Témoignages | Santé

Boris Izoulet, psychologue et intervenant à la formation Sport Santé Bien-être

Publié le 1 mars 2019

Boris Izoulet, psychologue et intervenant à la formation Sport Santé Bien-être

“Être bien dans sa tête nécessite de se sentir bien dans son corps. C’est pourquoi l’intérêt du DAPAP 15 résonne particulièrement en moi.

Boris Izoulet est psychologue dans le Cantal. Son rôle ? “Aider ses patients à se sentir mieux dans leurs comportements, leurs pensées… en lien avec le contexte dans lequel ils évoluent.” Où comment gagner en mieux-être, petit à petit.

Récemment ce professionnel de santé est intervenu dans le cadre de la formation DAPAP 15  à destination des clubs et associations du territoire qui accueillent des personnes ayant une maladie chronique.

Pouvez-vous nous rappeler quel était l’objet de votre intervention durant cette formation du DAPAP 15 ?

La thématique de mon intervention portait sur l’approche psycho-sociale de la personne. Toutefois, ce n’est pas un terme qui correspond tout à fait à ma fonction.

L’objectif de mon intervention était d’assurer le lien avec les encadrants des clubs et associations, afin de les rassurer dans l’accueil de personnes atteintes de maladies chroniques. C’est-à-dire leur donner des premiers éléments sur lesquels s’appuyer afin de favoriser un accueil bienveillant, tant sur le plan psychologique qu’éducatif, de ces personnes.

La plupart du temps, les encadrants ont déjà des compétences dans ce domaine mais ne s’en rendent pas compte. Il leur faut simplement garder en tête de laisser leurs objectifs de performance de côté et mettre au premier plan l’accueil et le plaisir du futur pratiquant.

Si l’on devait résumer en un message clé, le contenu de votre formation…?

En lien avec la chargée d’accompagnement DAHLIR et le chargé de mission ARS, nous avons construit cette intervention autour de deux axes principaux :

  • Mieux comprendre le processus motivationnel des personnes accueillies ;
  • Être vigilant quant à la posture adoptée.

Dans le premier cas, il s’agissait de rappeler la nécessité de ne pas avoir une vision trop manichéenne de la reprise d’activité physique.

Le cheminement de la personne atteinte de maladie chronique (comme de toute personne face à un changement ) se fait par étapes. Il faut donc les connaître et les respecter. En résumé, ne pas la bousculer, ni être défaitiste lorsqu’elle ne revient pas… garder à l’esprit d’être bienveillant.

D’autre part, j’ai attiré l’attention des participants à cette formation sur leur posture quant à l’accueil des personnes ayant une maladie chronique.

Avant tout, leur travail vise à favoriser l’autonomie de la personne, afin que celle-ci puisse mobiliser ses ressources et faire des efforts. L’idée n’est absolument pas de faire à sa place ou adopter une position de sauveur.

Cela risquerait de mettre chacun d’eux dans une position inconfortable et réduirait la souplesse de leurs interactions par la suite. Il faut trouver la bonne distance et rester objectif.

Le but du jeu est que cela reste confortable pour tout le monde.

En tant que professionnel de santé, quel regard portez-vous sur la mise en place du DAPAP dans le cantal ?

Je considère l’activité physique comme essentielle. En parallèle de mon activité professionnelle, j’ai été pratiquant et entraîneur de baseball, de handball…. Le sport a toujours fait partie de ma vie.

Lorsque j’échange avec mes patients, je garde une approche« biologique / psychologique / sociale »à l’esprit. Nous sommes aussi des “animaux”.

Pour permettre à notre corps de bien fonctionner, il est indispensable de bien manger, bien dormir et bien bouger. Chez la plupart des gens que je reçois en entretien, l’un ou plusieurs de ces critères est défectueux.

À la fin du lycée, on cesse les cours d’espagnol mais aussi ceux d’activité physique. C’est un défaut dans notre culture. On imagine que l’on peut laisser l’activité physique en option. Il ne s’agit pas d’être musclé, c’est un critère de bonne santé avant tout. La pratique d’un sport est bonne pour notre cerveau tout autant que pour notre corps !

Au-delà des bienfaits physiques, l’intégration d’un club ou association permet de développer du lien social et peut multiplier les (vrais !) réseaux sociaux.

Selon moi, ce type de formation est important pour les encadrants et le serait également pour les enfants et les adultes. L’activité physique régulière est indispensable pour bien grandir, conserver un bon état de santé et ce quelque soit son âge ! En pratiquer permet d’améliorer l’état physiologique : on bouge mieux, cela permet à l’usine qu’est notre corps de bien fonctionner.

J’espère que mon intervention leur a permis de sentir qu’il existe des instances, des espaces où l’on peut échanger sur la pédagogie mise en place lors des activités.

 


Propos recueillis par Carine Bonnal